Depuis 2004, Habitat-Cité mène des projets de construction en faveur de femmes, cheffes de familles monoparentales vivant dans les bidonvilles de Granada, avec le soutien technique de l’association locale Association de Femmes Nicaraguayennes Luisa Amanda Espinoza (AMNLAE). Les bénéficiaires sont choisies sur critères sociaux par un comité de pilotage constitué de référents du quartier, de membres d’AMNLAE et d’un représentant d’Habitat-Cité. Les familles contribuent  en apportant une partie des matériaux nécessaires et en assistant les maçons lors de la phase de construction.

Repenser les plans et les couleurs des façades

Avant 2011, les plans des maisons étaient identiques, et leur couleur variait d’un financeur à l’autre. En 2011, dans un quartier baptisé Paz y Vida par ses habitants, Habitat-Cité a initié avec son partenaire local un travail de réflexion sur les plans des maisons.

Il s’agissait de proposer aux bénéficiaires un logement plus en accord avec leur mode d’habiter. Les plans prévoyaient notamment la réalisation d’un patio. Cette même année, les bénéficiaires ont été impliquées dans le choix de la couleur de la façade de leur maison. Une palette chromatique créée avec les couleurs disponibles dans le commerce permettait à chaque femme bénéficiaire de faire son choix. Les bénéficiaires voisines devaient se mettre d’accord pour ne pas choisir la même couleur.

Construire en matériaux locaux

Les premières années, les maisons construites dans le cadre des différents projets étaient uniquement en parpaing. Cependant, l’association Habitat-Cité s’est interrogée  sur la possibilité de diversifier les matériaux de construction. Suite à un travail de collaboration en 2011 avec le CRAterre, Centre de Recherche en Architecture de Terre de Grenoble, certaines maisons du quartier de Pantanal sont construites en adobe, des briques de terre crue séchées au soleil.

Le choix s’est porté sur l’adobe car Granada possède une tradition ancienne de construction en adobes, c’est un matériau que l’on trouve sur place et les techniques de construction sont simples à acquérir, permettant une reproductibilité des maisons de façon autonome par les habitants.

Les femmes bénéficiaires sont formées aux techniques de construction en terre et peuvent entretenir et réparer leur maison sans faire appel à un maçon. La période de construction est en revanche plus importante pour des maisons en adobe qu’en parpaing, car il faut prendre en compte le temps de fabrication des briques. L’association continue de construire aussi bien en parpaing qu’en adobe, le choix s’effectuant sur de nombreux critères : préférence de l’habitant, type de terrain, environnement, budget et temps disponibles.